En cette année de célébration, le rucher Véto-pharma marque 10 ans de recherche et d’innovation dédiée à la santé des abeilles, essentielles à notre biodiversité. Face aux défis imposés par les parasites comme le varroa, les prédateurs tels que le frelon asiatique, ainsi que les changements climatiques et environnementaux, Véto-pharma s’est engagé dans une quête incessante pour trouver de nouvelles solutions. Ce laboratoire vétérinaire a fait de la santé des abeilles sa mission centrale, alliant savoir-faire, science, passion et innovation. Mais, c’est avant tout une aventure humaine, impliquant diverses équipes qui sont aujourd’hui toujours plus engagées que jamais pour une apiculture durable.
Derrière chaque réussite, il y a des hommes et des femmes démontrant un engagement sans faille pour offrir des solutions innovantes aux apiculteurs. Dès le lancement du projet en 2013, une équipe a supervisé l’installation du rucher et des 100 premières colonies. Celle-ci a également participé au recrutement du premier membre de l’équipe rucher quelques semaines après la mise en place des ruches.
L’équipe du rucher s’est ensuite constituée de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens apicoles pour mettre en place tous les process de développement de nouveaux produits de santé de l’abeille et gérer le suivi des essais et du cheptel qui compte aujourd’hui 380 colonies.
Découvrez les témoignages de quelques acteurs du rucher, notamment la vidéo de Gaël Charpentier, le premier membre de l’équipe rucher, arrivé en 2014, et désormais responsable apiculture, ainsi que celle de Rémi Padé, responsable du Pôle R&D et innovation. Ingénieur agronome diplômé, Rémi a rejoint l’équipe Véto-pharma en 2017.
Découvrez les retours d’expérience de Séverine Délot, responsable communication et apicultrice amateur, et de Ludovic De Féraudy, Responsable Commercial France en 2014, qui ont géré en binôme le projet rucher.
Séverine : L’installation du rucher d’essai était un formidable projet qui nous a été proposé en 2013 en binôme. Ludovic et moi nous sommes partagés quelques taches de comme celle des études budgétaires du matériel et des colonies avec différents prestataires attribuées à Ludovic, mais nous avons coordonnées ensemble toutes les démarches et du début du projet jusqu’à l’installation des 100 ruches auquelle nous avons participé activement.
Séverine : La 1ère étape du projet était de définir la taille d’exploitation que nous voulions en fonction de nos objectifs, d’élaborer un budget et un plan d’action pour la gestion du projet avec la définition d’un calendrier. Le tout était de caler l’installation des colonies avec la saison apicole donc au printemps si possible pour que les colonies puissent se développer tranquillement après leur installation.
Ludovic : Ensuite l’étape importante était d’investiguer pour identifier différents emplacements propices à l’accueil des colonies comprenant : ressource en eau, ressources alimentaires efficientes sur la saison apicole ; une bonne exposition, des terrains limités en vent et en humidité. Tous ces paramètres associés sourcer des lieux autour de Chaillac dans un périmètre de 20 km maximum pour faciliter la logistique. La commune de Chaillac nous a soutenu sans hésitation en nous prêtant des terrains communaux sur une ancienne zone industrielle réhabilitée en zone naturelle et des terrains de propriétaires privés locaux nous ont été aussi proposés.
Séverine : La 3e étape prioritaire était de trouver un éleveur local d’essaims. La zone du sud de l’Indre regroupe peu d’apiculteurs éleveurs, nous avons donc sollicité un éleveur d’un département voisin en Haute-Vienne situé à une quarantaine de minutes de Chaillac. Ce qui était tout à fait correct en terme logistique.
Ludovic : La 4e étape était la commande des 100 ruches complètes déjà préparées et colorées avec les supports d’installation. Le tout était directement à faire livrer chez le producteur d’essaims pour qu’ils puissent les insérer dans chaque ruche.
Séverine : La 5e était l’installation des ruches distribuées sur les différents terrains mis à notre disposition. Tout devait être organisé sur le calendrier de la journée sur des horaires où les abeilles sont les moins actives en extérieur pour avoir un maximum de population dans chaque ruche.
Ludovic : La dernière étape était de trouver un candidat avec une bonne expérience pour s’occuper de la gestion du cheptel, la mise en place et la gestion des essais.
Séverine : Le projet lui-même a été un gros défi car il sortait de mon périmètre de missions habituelles et c’était pour moi un peu l’inconnu. Mais le fait que nous soyons en binôme avec Ludovic, m’a permis de bénéficier de son expérience en apiculture et de gérer au mieux les différentes étapes du projet. Les autres défis étaient plutôt organisationnels et logistiques.
Ludovic : En premier lieu, la recherche de terrains appropriés pour installer les colonies. Dans cette région de l’Indre, ce sont prioritairement de zones constituées de bocages pour l’élevage et de quelques terrains de culture, avec une source alimentaire limitée (nectar et pollen) sur la saison pour les abeilles. Nous devions trouver des terrains sans trop de dénivelé, assez grands pour accueillir 20 à 30 colonies avec un point d’eau proche, facilement accessibles par un véhicule et protégés de la faune sauvage (sangliers). Nous avons fait au mieux mais il a été difficile pour certains terrains de réunir tous les meilleurs critères. Nous avons suivi les conseils de Philippe Fauchère un apiculteur confirmé de la région.
Ensuite, le recrutement d’un technicien apicole avec une expérience significative pour gérer les colonies et les essais. Notre recherche avait débuté aux prémices du projet. Nous avons eu peu de candidats pour des raisons géographiques.
Ludovic : Nous avons privilégié les fournisseurs locaux. Nous recherchions des produits de qualité, durables et dans le respect des budgets disponibles.
Séverine : Nous avons la chance d’avoir eu une météo favorable. La difficulté était de bien respecter le timing de la journée pour respecter au mieux les abeilles. Le transport est stressant pour les abeilles. Les 50 premières ruches ont été récupérées le matin de très bonne heure. Nous sommes retournés en fin de journée chez le producteur d’essaims pour fermer les portes des 50 autres ruches pour avoir un maximum d’ouvrières. Nous avons pris à nouveau la route vers Chaillac et avons terminé dans la soirée.
Ludovic : Il y a eu une période de mauvais temps juste après l’installation et nous n’avions pas de sirop disponible immédiatement. Heureusement nous avons pu nourrir mais il s’en est fallu de peu. Nous avons eu une excellente collaboration avec Pascal Brunie, un apiculteur local pour nous aider sur les ruches avant de recruter Gaël.
Séverine : Le meilleur moment a été la pose de la dernière ruche. Nous avions la satisfaction que tout s’était bien passé comme nous l’avions planifié et que le challenge était réussi.
Séverine : J’ai pu enrichir mes connaissances en apiculture. Avoir la confirmation que planifier un projet le plus réaliste possible limite le stress, donne une bonne visibilité et une clarté des différentes actions. Le travail en équipe et la collaboration sont essentiels. Sortir de sa zone de confort demande de la persévérance et de la détermination, mais les résultats sont gratifiants. C’est avant tout une aventure humaine incroyable, et je suis très fière de voir ce qu’est devenu le rucher aujourd’hui : Un pilier de la recherche de Véto-pharma, au service de la santé des abeilles et des apiculteurs.
Séverine et Ludovic : De voir l’évolution du rucher aujourd’hui avec une équipe experte dédiée à plein temps et que nous avons été les acteurs de sa création.
Séverine et Ludovic : Cette expérience a confirmé l’importance de l’organisation, de la planification, de la communication et de la collaboration. Des tâches clairement définies et une prise de décision collective ont été les moteurs de notre réussite. Chacun savait ce qu’il avait à faire et les décisions ont été prises collectivement.
Séverine : Je garde un excellent souvenir de ce projet même si c’était un peu l’inconnu au départ. Les moments marquants : quand j’ai vu tout le matériel à décharger du camion et ensuite la journée d’installation des ruches où tout devait être organisé en fonction des horaires de la journée et de la vie de la ruche.
Ludovic : Installer pour la première fois les ruches sur les emplacements, voir les abeilles sortir butiner en me disant : « ça y est c’est parti ! »
Séverine : C’est une belle aventure humaine qui restera gravée dans ma mémoire. J’ai l’impression d’y être encore quand je vais visiter les ruchers. Pour l’anecdote, après avoir enfumé les ruches lors de leur installation, j’avais l’impression d’avoir passé ma journée dans un enfumoir.
Ludovic : En 12 ans d’aventures chez Véto-pharma, le rucher a été la réalisation dont je suis le plus fier. Séverine et moi l’avons mis en œuvre à partir de rien. Le rucher et le labo sont aujourd’hui des éléments centraux dans la stratégie de l’entreprise, et les gens qui y travaillent sont formidables.
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