L’association de recherche scientifique sur l’abeille, COLOSS, a présenté le séminaire “Mesures de biosécurité en apiculture”, organisé par l’IZSLT à Rome.
La biosécurité désigne “L’ensemble des mesures de gestion et des mesures physiques destinées à réduire le risque d’introduction, de développement et de propagation de maladies animales, d’infections ou d’infestations vers, à partir et au sein d’une population animale”.1 Si la biosécurité est un sujet bien connu dans les élevages et les jardins zoologiques, elle n’a jusqu’à présent pas reçu le même niveau d’attention dans l’apiculture.
Afin de faire évoluer cette situation, le 10 juin 2022, l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale del Lazio e della Toscana (IZSLT, Italie), en coopération avec l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et Apimondia, a invité des vétérinaires et des membres du COLOSS à un séminaire sur la biosécurité dans le secteur apicole.2
Au cours du séminaire, des plans pour une implication croissante des vétérinaires dans l’éducation des apiculteurs en Italie ont été présentés. L’évaluation des risques épidémiologiques, la surveillance ainsi que les inspections cliniques et l’éducation feront partie du service vétérinaire du pays pour les apiculteurs à l’avenir.
L’Organisation Mondiale de la Santé Animale a proposé des mesures de biosécurité spécifiques contre les maladies des abeilles en Europe. Parmi celles-ci figurent l’utilisation de ruches avec des fonds grillagés (lorsque cela est possible) et la surveillance régulière des colonies d’abeilles pour détecter les symptômes. Pour gérer l’infestation par le varroa, toutes les colonies d’un rucher doivent être traitées en même temps, et les principes actifs des traitements doivent faire l’objet d’une rotation pour éviter le développement de résistances.
Pour éviter les infections par la loque américaine (AFB) ou la loque européenne (EFB), il est en outre recommandé de renouveler les cires tous les trois ans (ou 30 % chaque année), de privilégier les jeunes reines et d’éviter de nourrir les colonies avec du miel d’origine inconnue. Pour la prévention de la nosémose, il est conseillé de ne pas réutiliser les cires de ruches dépeuplées ou effondrées et d’assurer un traitement efficace contre le varroa.
D’autres contributions pendant le séminaire ont mis en évidence l’utilisation d’antibiotiques dans les ruchers ainsi que des rapports sur les mesures de biosécurité chez d’autres pollinisateurs (abeilles sans dard, bourdons) et dans d’autres régions du monde (Sultanat d’Oman, abeilles africanisées au Brésil). Le traitement par antibiotiques n’est pas recommandé par les chercheurs, car les expériences ont montré que des résidus peuvent être détectés ultérieurement dans les fleurs situées à proximité du rucher. Des impacts négatifs potentiels des antibiotiques sur l’environnement local ne peuvent être exclus.
[Pour rappel, les antibiotiques pour usage en apiculture sont interdits en France]
Grâce à l’initiative de l’IZSLT, du réseau COLOSS et de toutes les organisations et parties impliquées, le séminaire a fourni une introduction informative et pratique au sujet de la biosécurité en apiculture.
Certaines des recommandations présentées peuvent être consultées dans le “Code sanitaire pour les animaux terrestres” sur le site Web de l’Organisation Mondiale pour la Santé Animale, à la rubrique “Accès en ligne au Code Terrestre”, section 3.2. du “Code sanitaire pour les animaux terrestres“.3-4
VTP-96-FR-N01-07/22
Rejoignez la communauté Véto-pharma et recevez notre newsletter trimestrielle ainsi que nos actualités apicoles ponctuelles. Vous pourrez vous en désabonner à tout moment si nos contenus ne vous conviennent pas, et vos données ne seront jamais cédées à un tiers !
© 2019-2024, Véto-pharma. Tous droits réservés