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L’étiquetage du miel en Europe : plus de transparence pour les consommateurs

Table des matières

Dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe et de la stratégie « De la ferme à la table », l’Union européenne vise à garantir aux consommateurs des informations plus claires sur l’origine du miel qu’ils achètent. La révision du 14 mai 2024 de la directive 2001/110/CE vise à améliorer la transparence, lutter contre la fraude et préserver la qualité du miel.

1. Un trésor naturel protégé par une réglementation stricte

Le miel est la substance sucrée naturelle produite par les abeilles de l’espèce Apis mellifera à partir du nectar de plantes ou des sécrétions provenant de parties vivantes des plantes ou des excrétions laissées sur celles-ci par des insectes suceurs, qu’elles butinent, transforment, en les combinant avec des matières spécifiques propres, déposent, déshydratent, entreposent et laissent mûrir dans les rayons de la ruche. À l’exception du miel filtré, aucun pollen ou constituant propre au miel ne doit être retiré, sauf si cela est inévitable lors de l’élimination de matières organiques et inorganiques étrangères.

Le miel en Europe est défini réglementairement. En effet, la Directive 2001/110/CE du Conseil du 20 décembre 2001 fixe les dénominations légales de vente des différentes variétés de miel et précise les modalités d’étiquetage et de présentation, ainsi que les caractéristiques de composition des produits.

2. Les caractéristiques de composition d’un miel

L’annexe II du décret en vigueur fixe les critères définis qui assurent un miel conforme aux normes et de qualité optimale :

  • Teneur en sucres : équilibre entre fructose, glucose et saccharose.
  • Teneur en eau : limite l’humidité pour éviter la fermentation.
  • Teneur en matières insolubles : contrôle la pureté du miel.
  • Conductivité électrique : distingue les miels de nectar et de miellat.
  • Acides libres : indicateurs de fraîcheur et de fermentation.
  • Indice diastasique et la teneur en hydroxyméthylfurfural (HMF) : surveillent le vieillissement et la chauffe excessive.

3. Quelles sont les mentions obligatoires à inscrire sur l’étiquette d’un pot de miel ?

  •  La dénomination de vente
  • Le nom (ou raison sociale) et adresse de l’apiculteur
  • Le pays d’origine
  • La Dame de Durabilité Minimale (DDM)
  • Le numéro de lot
  • Le Poids net
  • Le logo info tri, pour le recyclage de l’emballage

4. Quels sont les points renforcés de la réglementations européennes depuis mai 2024 ?

1 – Un étiquetage plus précis de l’origine du miel

Pour garantir une information plus détaillée aux consommateurs et éviter les étiquetages trop vagues qui pourraient induire en erreur.

Jusqu’à présent, les étiquettes des miels importés ou mélangés pouvaient mentionner des indications générales comme « mélange de miels originaires et non originaires de l’UE », ce qui ne permettait pas aux consommateurs de connaître précisément l’origine des produits.

Avec la nouvelle réglementation :

  • Les pays d’origine doivent être listés clairement et classés par ordre décroissant en fonction de leur proportion dans le mélange.
  • Le pourcentage de chaque origine doit être mentionné, avec une tolérance de 5 % pour les variations dans les mélanges.
  • Si le miel provient de plus de quatre pays, il est possible de ne mentionner que les quatre principaux pays (s’ils représentent ensemble plus de 50 % du mélange), les autres étant listés sans indication de pourcentage.
  • Aucune simplification n’est possible si le cinquième pays d’origine représente une part égale au quatrième.


2 – Une exception pour les petits emballages

Pour assurer la transparence même pour les petits formats sans encombrer l’emballage.

L’UE reconnaît que les petits emballages de 30 g ou moins posent un problème en termes d’espace pour l’étiquetage. Pour faciliter l’indication de l’origine du miel sur ces petits formats :

  • L’étiquetage pourra utiliser les codes pays ISO (ex. « FR » pour France, « ES » pour Espagne) au lieu du nom complet des pays.
  • Cette norme internationale permet de gagner de la place tout en maintenant une information fiable pour le consommateur.

3 – Lutte contre la fraude et renforcement des contrôles

Pour assurer une meilleure qualité du miel en empêchant la mise sur le marché de produits non conformes ou adultérés.

Les enquêtes menées par la Commission européenne (notamment les programmes « Plan de contrôle pour l’authenticité du miel » et « From the Hives ») ont révélé un taux élevé de miel soupçonné d’être frelaté sur le marché européen.

Pour limiter ces fraudes :

  • L’UE développera des méthodes de détection harmonisées pour identifier les falsifications, notamment la présence de sucres ajoutés.
  • Des contrôles renforcés seront mis en place pour vérifier la conformité des miels importés et produits dans l’UE.
  • La Commission européenne se voit confier le pouvoir d’adopter des mesures pour garantir que le miel vendu dans l’Union respecte la directive 2001/110/CE.


4 – Mise en place d’une traçabilité renforcée

Pour permettre un meilleur suivi du parcours du miel et éviter que des produits douteux n’entrent sur le marché européen.

L’UE souhaite garantir que les informations sur l’origine du miel restent accessibles tout au long de la chaîne d’approvisionnement, du producteur au consommateur. Pour cela :

  • Un système harmonisé de traçabilité sera mis en place, couvrant aussi bien les miels produits au sein de l’UE que ceux importés.
  • Chaque lot de miel devra pouvoir être retracé jusqu’au premier point d’entrée sur le marché européen.
  • La Commission envisage de développer des solutions numériques avancées (ex. : un code identifiant unique) pour faciliter la vérification de l’origine du miel.

5 – Préservation de la qualité du miel

Pour garantir que les consommateurs achètent un miel authentique, qui n’a pas perdu ses propriétés naturelles.
Outre la transparence sur l’origine, l’UE souhaite protéger la qualité et l’authenticité du miel, en particulier :

  • Les traitements thermiques : certains procédés de chauffage peuvent altérer les enzymes du miel, ce qui réduit sa qualité. L’UE pourrait fixer des limites pour éviter des traitements excessifs.
  • La conservation du pollen : le pollen est un élément essentiel du miel, car il permet de déterminer son origine botanique et géographique. L’UE impose que le miel mis sur le marché conserve une quantité significative de pollen, sauf pour des raisons techniques justifiées.

Ces nouvelles règles devraient bénéficier aux apiculteurs européens qui produisent un miel authentique et aux consommateurs qui recherchent des produits de qualité, tout en évitant les pratiques trompeuses des importations de miel frelaté.

5. Repère consommateurs : Quelles sont les mentions clés à vérifier avant l’achat ?

Décryptez l’étiquette : Avant d’acheter un pot de miel, examinez attentivement son étiquetage. Les mentions obligatoires incluent la dénomination de vente, la liste des ingrédients, la date de durabilité minimale (DDM), ainsi que les coordonnées du producteur ou du distributeur.

Attention aux mentions trompeuses : Certains termes comme « miel naturel » ou « pur miel » sont interdits par la réglementation. Méfiez-vous également des indications géographiques floues ou des ajouts non mentionnés qui pourraient altérer la qualité du produit.

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