Après les mois d’hiver froids et pauvres en ressources, le printemps marque une période cruciale pour la croissance des colonies d’abeilles. C’est le moment où la population d’abeilles se développe, avec l’émergence de nouveaux couvains, la maturation des ouvrières et la préparation des abeilles pour la saison intensive de butinage et de pollinisation à venir. Pour assurer un développement optimal des ouvrières et maximiser le potentiel des colonies en matière de production de miel, un nutriment essentiel se démarque : les protéines. Bien que les abeilles collectent naturellement le pollen pour répondre à leurs besoins nutritionnels, un apport complémentaire en protéines peut jouer un rôle clé lorsque les sources naturelles de pollen sont rares ou insuffisantes.
Les protéines sont fondamentales pour le développement individuel des abeilles ouvrières. Par exemple, elles sont essentielles pour le développement des glandes hypopharyngiennes, qui produisent la gelée royale servant à nourrir les larves en développement et les reines.1 De plus, le développement des glandes mandibulaires, qui sécrètent des substances utilisées pour l’entretien et la défense de la ruche, est fortement influencé par la disponibilité en protéines.2 Au printemps, lorsque ces glandes doivent être pleinement fonctionnelles pour répondre aux besoins de la colonie, un apport adéquat en protéines assure leur bon développement et leur fonctionnalité.
Au printemps, les colonies d’abeilles connaissent une augmentation de la production de couvain, ce qui nécessite des quantités importantes de protéines pour garantir la croissance et le développement des larves en abeilles adultes en bonne santé. Les protéines sont utilisées pour produire la vitellogénine, une protéine essentielle aux soins des couvains et à la ponte des œufs, mais aussi pour la santé et le système immunitaire des ouvrières.3 Si les protéines viennent à manquer, la capacité de la colonie à élever du couvain efficacement est réduite, ce qui ralentit sa croissance et peut la rendre plus vulnérable.
Des recherches ont montré que l’alimentation complémentaire en protéines peut significativement améliorer l’élevage du couvain et la croissance de la colonie. Une étude de Anđelković et al. (2011) a révélé que les colonies nourries avec des protéines au printemps affichaient une meilleure production de couvain, des populations d’ouvrières plus fortes et une meilleure santé générale.4 En somme, en fournissant le bon type de protéines, les apiculteurs peuvent s’assurer que leurs colonies soient fortes, résilientes et prêtes pour la saison de butinage.
En plus de stimuler le développement du couvain, la supplémentation en protéines joue un rôle clé dans l’amélioration de l’efficacité de la pollinisation et la capacité de la colonie à récolter des ressources alimentaires. Une étude de Hoover et al. (2022) a montré que les colonies nourries avec des protéines au printemps affichaient des taux de croissance plus élevés et une capacité de pollinisation accrue.5 Avec plus d’ouvrières disponibles, la colonie devient plus efficace pour la pollinisation, ce qui a des répercussions positives sur les cultures agricoles.
De plus, les colonies avec une forte population d’ouvrières sont mieux équipées pour le butinage, augmentant ainsi la productivité globale de la colonie. Les colonies en bonne santé, nourries en protéines, sont également mieux à même de maintenir la productivité de la ruche tout au long du printemps et de l’été, leur permettant ainsi de tirer pleinement parti du flux de nectar et de produire un surplus de miel.5 En garantissant aux abeilles une base nutritionnelle adéquate au printemps, les apiculteurs peuvent poser les bases d’une récolte de miel plus abondante en fin de saison.
Enfin, un apport complémentaire en protéines renforce le système immunitaire de la colonie. Avec un apport suffisant en protéines, les abeilles sont plus résistantes aux maladies et aux parasites qui pourraient autrement affaiblir la colonie. Les recherches ont montré que les colonies bien nourries en protéines résistent mieux aux effets néfastes de pathogènes tels que Nosema, un parasite intestinal courant, et aux autres facteurs de stress environnementaux.6 Selon Hoover et al. (2022), les colonies nourries avec des protéines affichent de meilleures réponses immunitaires, ce qui les rend plus aptes à se défendre contre les pathogènes et à maintenir une bonne santé. Anđelković et al. (2011) a également constaté que la supplémentation en protéines améliore la vitalité des colonies, rendant les abeilles plus résilientes face aux maladies et aux conditions environnementales difficiles.4 Ces résultats soulignent l’importance de maintenir des niveaux de protéines adéquats pour favoriser la force de la colonie et la résistance aux maladies, en particulier pendant la période critique de croissance au printemps.
Il existe plusieurs formes courantes d’alimentation en protéines, chacune ayant ses avantages. Une recommandation clé pour toutes ces options est que le taux de protéines dans le complément doit être d’environ 25 % (poids sec, incluant le sucre).7 Un mélange de sources de protéines peut aider à équilibrer les ratios d’acides aminés.
Chaque type de complément protéiné peut être efficace, et le choix de la forme dépend des préférences de l’apiculteur, des besoins de la colonie et des conditions environnementales spécifiques.
Lors de l’apport de protéines complémentaires, il existe quelques règles essentielles à suivre afin de maximiser les bénéfices pour vos colonies :
Le printemps est une période cruciale pour les colonies d’abeilles, et l’apport en protéines joue un rôle essentiel dans la croissance et la santé de la colonie. En fournissant un complément protéiné lorsque les sources naturelles sont limitées, les apiculteurs peuvent renforcer la colonie, améliorer son potentiel de pollinisation et s’assurer que les abeilles sont bien préparées pour les mois chargés à venir. L’apport en protéines favorise la croissance d’ouvrières en bonne santé, augmente la viabilité du couvain et renforce la capacité de la colonie à butiner et à polliniser efficacement. Lorsqu’il est bien géré, le nourrissement complémentaire en protéines permet de développer des colonies plus fortes et plus résilientes, capables de résister aux pressions environnementales et de prospérer tout au long du printemps et de l’été.
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