Cet article est extrait de l’enquête Parole d’Apiculteur sur le Nourrissement de l’Abeille, réalisée auprès de 166 apiculteurs et en collaboration avec Antonio Gómez Pajuelo, expert en nutrition de l’abeille. Cette cette enquête a pour but de mesurer les connaissances techniques des apiculteurs, ainsi que leurs pratiques concernant le nourrissement des abeilles. Globalement, cette synthèse vous fournira des informations techniques et pointues afin de garantir un nourrissement optimal de vos colonies.
Le pollen, auquel est ajouté du nectar, des sécrétions glandulaires et des bactéries lactiques par les abeilles, subit une fermentation par les bactéries lactiques pour former le pain d’abeilles.
Ces bactéries lactiques sont présentes dans la flore intestinale des abeilles. Elles sont inoculées quand les abeilles mélangent le pollen avec du nectar de leur jabot et de la salive pour l’agglomérer, et plus tard pour éliminer les bulles d’air dans les cellules quand il est stocké.
Les bactéries introduites vont permettre :
La composition du pain d’abeilles est globalement proche de celle du pollen frais, mais celui-ci contient plus de composés intéressants, de bactéries, d’enzymes et de moisissures (Guilliam, 1997). Sa valeur biologique est ainsi supérieure.
Le pain d’abeilles apporte les protéines, les acides aminés, les fibres, les lipides, les vitamines et minéraux à la colonie. Il va ainsi permettre d’équilibrer le régime alimentaire des abeilles afin de leur éviter les carences (en particulier en vitamines et minéraux).
D’après Somerville (2005), nous supposons que le pollen représente 10 % à 20 % de la consommation totale de l’abeille, respectivement en situation hors couvain et en période d’élevage.
La composition moyenne en protéines, en lipides, en minéraux… varie fortement selon les espèces de plantes.
Les pollens de Lamiacées (romarin,…) et le tournesol par exemple sont pauvres en protéines (moins de 20 %) ; les fruitiers, chardons, colza, légumineuses en contiennent moyennement (de 20 à 30 %), tandis que la vipérine et la phacélie en contiennent plus (Stace, 1996).
Les pollens de chardon, tournesol et vipérine par exemple sont pauvres en lipides (2 %), contrairement aux cistes (jusqu’à 6 %) et aux Brassicacées (6-7 %) (Cordon 2005).
Si on considère la composition des pollens dans son ensemble, les pollens de Brassicacées (colza,…), Ericacées (bruyères), Rosacées (fruitiers) semblent les plus complets et intéressants pour l’abeille. A contrario, les pollens de Graminées, quand ils sont dominants, sont à éviter.
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