À mesure que les températures augmentent au printemps et que les journées s’allongent, les colonies entrent dans une phase de croissance importante. Pendant cette période, la reine augmente progressivement sa ponte, et les abeilles ouvrières mûrissent rapidement, se préparant à la saison de butinage et de pollinisation à venir.
Pour les apiculteurs, c’est le moment de s’assurer que leurs colonies sont prêtes à prospérer. L’un des aspects clés de la gestion réussie des colonies au printemps est de fournir suffisamment d’espace à l’intérieur de la ruche – assez pour l’élevage du couvain, le stockage des aliments, et un espace supplémentaire pour le surplus de miel sous forme de hausses.
Une bonne gestion de l’espace à l’intérieur de la ruche est essentielle pour maintenir une colonie bien équilibrée et en bonne santé. La zone de couvain, où la reine pond ses œufs, 1 doit être de taille suffisante pour éviter le surpeuplement, ce qui pourrait entraver l’élevage du couvain et limiter la capacité de ponte de la reine.1-2
Sans un espace suffisant, la colonie peut avoir du mal à maintenir une population de couvain en bonne santé, ce qui réduit inévitablement le nombre d’abeilles ouvrières. 3 Cela est crucial, car les abeilles ouvrières sont indispensables au butinage, à l’entretien de la ruche et à la productivité globale de la colonie.
En parallèle, les abeilles ont besoin d’assez d’espace pour stocker le nectar, le pollen et le miel. Si le nid à couvain est envahi par le nectar, la reine peut être contrainte d’arrêter de pondre, ce qui bloque la croissance de la colonie. Les zones de stockage du miel, une fois remplies, assurent la survie de la colonie, en particulier lors des périodes de faible miellée. Cependant, un excès de miel mal placé – comme dans le nid à couvain – peut entraîner de la congestion et nuire aux soins apportés au couvain par les abeilles nourrices.3
Si les abeilles ne peuvent pas stocker et accéder efficacement au nectar et au pollen, cela peut nuire à leurs efforts de butinage et à la productivité globale de la ruche.
La clé d’une gestion réussie de la ruche réside dans l’équilibre entre l’espace pour le développement du couvain et celui réservé au stockage de la nourriture. Le surpeuplement dans l’une ou l’autre de ces zones peut entraîner une inefficacité dans la ruche, que ce soit par une croissance entravée en raison d’un élevage de couvain insuffisant ou par un stress causé par le manque d’espace pour stocker le nectar.4 De plus, une mauvaise gestion de l’espace peut entraîner un essaimage si les abeilles estiment ne pas avoir suffisamment de place pour fonctionner efficacement, ce qui entraîne la perte d’une main-d’œuvre précieuse et une baisse de la production de miel potentielle.5 Bien gérer l’espace dans la ruche favorise non seulement un couvain en bonne santé, mais soutient également la croissance, la stabilité et la productivité globales de la colonie.
L’équilibre entre l’espace réservé au couvain et celui destiné aux réserves de nourriture est une question délicate. Si la ruche est surchargée de couvain, les abeilles peuvent commencer à construire des cellules royales, signe que la colonie se prépare à essaimer. Cela entraîne une perte d’abeilles, réduisant ainsi la main-d’œuvre disponible pour la pollinisation et la production de miel.
À l’inverse, s’il y a trop d’espace vide sans assez de couvain ni de réserves de nourriture, la colonie peut devenir inefficace. Les abeilles dépenseront inutilement de l’énergie à gérer cet espace superflu, ce qui les détourne d’autres tâches essentielles comme le butinage ou l’entretien de la ruche.1
C’est pourquoi parvenir à un bon équilibre dans la gestion de l’espace est indispensable pour maintenir une colonie en bonne santé et productive. L’espace doit être géré de manière dynamique, en s’ajustant à la croissance de la colonie et à l’augmentation des réserves de nourriture à mesure que les miellées commencent.1
Une tâche importante pour les apiculteurs au printemps est de déterminer quand ajouter les hausses à miel. Une hausse est une caisse supplémentaire placée au-dessus du couvain, offrant aux abeilles un espace supplémentaire pour stocker le nectar qu’elles collectent. Ajouter une hausse au bon moment permet à la colonie de disposer de suffisamment d’espace pour stocker le nectar excédentaire, sans entraver la capacité de la reine à continuer de pondre.4
En général, les apiculteurs devraient ajouter une hausse lorsque le nid à couvain est rempli à environ 70 % de couvain. À ce stade, la reine a déjà pondu un nombre suffisant d’œufs, et les abeilles ouvrières commenceront à stocker l’excédent de nectar dans les cellules disponibles. Si une hausse n’est pas ajoutée au bon moment, les abeilles peuvent commencer à stocker le nectar dans la zone de couvain, ce qui peut entraîner une congestion et éventuellement provoquer l’essaimage.3
Voici les signes clés suggérant qu’il est temps d’ajouter une hausse à la ruche :
Dans les régions où le flux de nectar est particulièrement abondant, une seule hausse peut rapidement devenir insuffisante. Au fur et à mesure que les abeilles remplissent la première hausse, les apiculteurs doivent surveiller la ruche pour détecter les signes indiquant qu’un espace supplémentaire est nécessaire. Ajouter une deuxième ou même une troisième hausse peut aider à prévenir la congestion et soutenir la croissance de la colonie.3
Lors de l’ajout d’une hausse à miel, de nombreux apiculteurs utilisent une grille à reine. Il s’agit d’une barrière en forme de grille placée entre le couvain et la hausse, pour empêcher la reine d’y accéder. Cela garantit que la hausse sera utilisée uniquement pour le stockage du nectar, et non pour l’élevage du couvain.
Cependant, tous les apiculteurs ne choisissent pas d’utiliser une grille à reine. Certains estiment qu’elle peut gêner la circulation des abeilles dans la ruche, ce qui pourrait entraîner une forme de congestion. La décision d’utiliser une grille à reine doit être fondée sur la préférence de l’apiculteur et les besoins spécifiques de la colonie.2
Bien que le printemps soit une période de croissance et d’expansion pour les colonies d’abeilles, il apporte également des conditions météorologiques imprévisibles, y compris la possibilité de gelées tardives. Une gelée tardive peut avoir un impact significatif sur le flux de nectar, en particulier en ce qui concerne les plantes à floraison précoce, telles que les arbres fruitiers, qui sont des sources clés de nectar au début du printemps. Lorsque ces premières sources de nectar sont endommagées par le gel, les abeilles peuvent avoir des difficultés à récolter suffisamment de nourriture, ce qui peut entraîner une pénurie de réserves de miel.1
Pour atténuer les défis posés par les gelées tardives, les apiculteurs doivent:
Le printemps représente une période critique pour les colonies, marquant la transition entre le calme de l’hiver et la vigueur de la saison de butinage. Une bonne gestion de la ruche pendant cette période – notamment en ce qui concerne la répartition de l’espace entre le couvain et le stockage de nourriture – est essentielle pour le succès continu de la colonie. L’ajout opportun de hausses de miel, une surveillance attentive de la croissance de la colonie et des ajustements en fonction de facteurs tels que les gelées tardives contribuent à la santé globale de la ruche.
En gérant efficacement l’espace de la ruche, les apiculteurs peuvent s’assurer que leurs colonies sont bien préparées pour relever les défis de la saison. Une gestion rigoureuse soutient non seulement la santé de la colonie, mais maximise également la production de miel, garantissant (si tout se passe bien et que la météo est au rendez-vous) une année fructueuse et productive tant pour les abeilles que pour l’apiculteur.
Références:
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