• Fr
  • En
  • Es

Bayvarol : traitement de rotation contre varroa

Table des matières
Bayvarol est un traitement de rotation contre Varroa destructor enregistré en France depuis 2017, pourtant peu utilisé jusqu’à présent. Il représente pourtant un bon outil à intégrer à sa stratégie de lutte, dans le but d’alterner les principes actifs (molécules). Véto-pharma vient de l’ajouter à sa gamme de médicaments pour lutter contre Varroa, afin d’offrir un autre traitement de rotation aux apiculteurs français.
5 points clés pour mieux connaître Bayvarol:
  1. Un traitement à base de fluméthrine (pyréthrinoïdes)
  2. Une seule application pour 4 à 6 semaines de traitement
  3. 1 ruche de taille classique = 1 sachet individuel de 4 lanières
  4. Suspension facile dans la ruche : lanière rigide et crochets intégrés
  5. Cinq ans de conservation après fabrication

Un traitement efficace à base de fluméthrine

Bayvarol est un traitement contre varroa à base de fluméthrine, principe actif de la famille des pyréthrinoïdes. Il se présente sous la forme de lanières à placer dans la ruche, au cœur de la grappe d’abeilles.

Plusieurs études mesurant l’efficacité de Bayvarol ont été réalisées en Europe, et indiquaient des résultats entre 94,1 et 98,8 %.1-2-3-4

Les études d’efficacité menées avec Bayvarol indiquaient également une bonne tolérance du produit par les colonies :

  • « Aucun effet indésirable n’a été rapporté chez les colonies traitées par le produit. »5
  • « Les ruches traitées avec Bayvarol ont montré une mortalité significativement plus faible d’abeilles ouvrières. […] En conclusion, il a été démontré que le traitement Bayvarol pendant 42 jours était bien toléré. ».1

Enfin, une étude menée en 20196 à l’aide d’une technique de haute performance7 a démontré pour la fluméthrine :

  • L’absence de résidus dans le miel pour tous les échantillons prélevés.6
  • L’absence de résidus dans les cires au-delà du seuil de tolérance.6
©Thierry VINCENT

Une seule application pour 4 à 6 semaines de traitement

Bayvarol permet de traiter les ruches contre varroa pendant 4 à 6 semaines. Ce temps de traitement relativement court permet le traitement des ruches au printemps avant la pose des hausses, ou en fin de saison apicole.

1 ruche de taille classique = 1 sachet individuel de 4 lanières

Chaque boite de Bayvarol contient 5 sachets de 4 lanières (soit 20 lanières par boite), permettant de traiter 5 ruches de taille classique.

  • Le dosage est de 4 lanières par ruche de taille classique (type Dadant 10 ou 12 cadres).
  • Pour les colonies plus faibles (< 5 cadres), ruchettes ou nucs  2 lanières suffisent.
  • Pour les ruches colonies de grande taille (2 corps de ruche, type Langstroth), il faut placer 4 lanières par corps de ruche, soit 8 lanières au total. Les lanières Bayvarol peuvent être attachées entre elles par la base, afin de créer une lanière plus longue, permettant de traiter les deux corps de ruche en même temps.

Bayvarol fonctionnant par contact, les lanières doivent être placées au cœur du couvain.

Suspension facile dans la ruche : lanière rigide et crochet intégré

Un autre avantage de Bayvarol est la forme de la lanière. Elle est rigide, pour permettre une insertion facile dans la ruche, et dispose de crochets intégrés à poser sur les têtes de cadre. Ces crochets garantissent la stabilité de la lanière, et permettent de la descendre au maximum entre les cadres.

5 ans de conservation après fabrication

Bayvarol se conserve jusqu’à 5 ans après fabrication. Cela vous permet de conserver les sachets non utilisés (non ouverts) en vue d’un futur traitement de rotation.

Avec les sachets individuels Bayvarol, il n’y a pas de perte de lanières. Vous n’ouvrez que le nombre de sachets dont vous avez besoin pour votre traitement.

Bayvarol : un traitement de rotation contre le varroa

La fluméthrine, principe actif utilisé dans Bayvarol, fait partie de la famille des pyréthrinoïdes, dont fait aussi partie le tau-fluvalinate. Bayvarol est un traitement très efficace1,2,3,4 quand il est utilisé ponctuellement dans les colonies sensibles à la fluméthrine. En d’autres termes, il ne doit pas être appliqué dans les colonies présentant une résistance à cet actif.

Mais qu’est-ce qu’une résistance ? C’est la capacité du varroa à développer des mécanismes de protection envers une molécule, et donc à survivre à son application.8 Mais la résistance n’est pas nécessairement définitive. L’inversion de la résistance est possible après une période sans exposition à la molécule (période de réversion), au bout de laquelle les populations de varroas redeviennent à nouveau sensibles.9-10-11

C’est pour cela que la fluméthrine, tout comme le tau-fluvalinate, sont indiqués comme traitements dits de “rotation” contre le varroa. Ils sont à utiliser ponctuellement, en alternance avec d’autres molécules. Nous vous invitons à suivre les recommandations de votre vétérinaire conseil.

© Thierry VINCENT

3 conseils pour bien réussir son traitement Bayvarol

  1. Ne pas sous-doser ! 
    Le bon dosage est 4 lanières par ruche de taille classique (voir la Fiche pratique d’utilisation pour le dosage des colonies plus faibles/ruchettes, et ruches à double corps).

  2. Bien positionner les lanières. 
    Elles doivent être situées au cœur de la grappe d’abeilles, au plus proche du couvain. Ne pas les placer dans les coins de la ruche.

  3. Respecter la durée d’utilisation : 4 à 6 semaines. 
    Il est important de retirer les lanières Bayvarol après 6 semaines, afin de préserver la sensibilité des varroas à la fluméthrine.

Pour aller plus loin

Nous faisons le point dans cet article sur le développement de la résistance aux acaricides dans les traitements contre Varroa, sur les défis liés au changement climatique et au manque
Découvrez l'impact des résidus de traitement contre Varroa sur les ruches et comment les limiter pour préserver la santé des colonies
Fiche pratique « Comment utiliser Bayvarol » réunissant des conseils clés et un guide d’utilisation pas-à-pas de votre traitement.

Références :

1 – Summary of the efficacy and safety of Bayvarol strips against Varroa destructor in two clinical studies in honeybees, Août 2017. Study ID 41823. Etude réalisée par Blacquière, Altreuther et Krieger en 2015. Etude menée aux Pays-Bas sur 10 colonies, avec 4 lanières de Bayvarol par ruche pendant 6 semaines. Différence statistiquement significative (p=0.0276). Dossier d’AMM.

2 – Summary of the efficacy and safety of Bayvarol strips against Varroa destructor in two clinical studies in honeybees, Août 2017. Study ID 41833. Etude réalisée par Braun et Hellmann (Klifovet) en 2015. Etude menée sur 65 colonies, avec 2 à 4 lanières par ruche pendant 6 semaines. Différence statistique non précisée. Dossier d’AMM.

3 – Bąk, B. E. A. T. A., Jerzy Wilde, and Maciej Siuda. “Efficiency of Varroa destructor management with medications used in Poland.” Med. Weter 69.12 (2013): 744. Etude comparative entre Bayvarol (98,8 %), Biowar (68,1 %), ApiLifeVar (71,7 %), Apiwarol (94,1 %), acide formique (54,2 %) et acide oxalique (92,8 %). Bayvarol a présenté l’efficacité la plus élevée parmi les autres traitements comparés. Etude menée sur 50 colonies, en conformité avec les instructions d’emploi. Différence statistique non précisée. Posologie et durée d’application non précisées, mais indiquées comme « conformes aux instructions d’utilisation ».

4 – Essai Clinique FNOSAD Bayvarol 2012 et 2013. Florentine Giraud, Jean-Marie Barbançon et Dorothée Ordonneau. Essai mené dans trois ruchers de trois départements français (total de 30 colonies), avec 4 lanières par ruche pendant 6 semaines.

5 – RCP Bayvarol, paragraphe 4.6. Effets indésirables (fréquence et gravité)

6 – Jamal, Muhammad, et al. “Detection of flumethrin acaricide residues from honey and beeswax using high performance liquid chromatography (HPLC) technique.” Journal of King Saud University-Science 32.3 (2020): 2229-2235. 40 échantillons de miel ont été collectés avant le traitement à la fluméthrine, puis 30, 60 et 90 jours après l’application dans 5 colonies. Pour chaque colonie étaient prélevés un échantillon provenant du cadre central (contenant le couvain et le miel) et un échantillon provenant d’un cadre rempli de miel en périphérie de la ruche.

7 – HPLC : High performance liquid chromatography, ou Chromatographie liquide à haute performance.

8 – Martin, Stephen J. “Acaricide (pyrethroid) resistance in Varroa destructor.” Bee World 85.4 (2004): 67-69. Revue littéraire sur la résistance du varroa aux acaricides documentée par 25 études.

9 – Milani, Norberto. “The resistance of Varroa jacobsoni Oud. to acaricides.” Apidologie 30.2-3 (1999): 229-234. «La résistance chez les insectes ou les acariens est souvent associée à une baisse du coût d’adaptation [10], ce qui entraîne une diminution de la fréquence des allèles de résistance (réversion) lorsque la substance active n’est pas utilisée. Dans le cas de la souche italienne de V. jacobsoni résistante au fluvalinate, les premières données (Trouiller, communication personnelle ; Milani et Della Vedova, données non publiées) ont montré une lente diminution de la proportion d’acariens résistants.» [Traduction de l’anglais]

10 – Milani, Norberto, and Giorgio Della Vedova. “Decline in the proportion of mites resistant to fluvalinate in a population of Varroa destructor not treated with pyrethroids.” Apidologie 33.4 (2002): 417-422. Essai de sensibilité en laboratoire (CL50). Prélèvement de varroas provenant de 7 ruches localisées en Italie pendant plusieurs années consécutives. Pourcentage de survie à 200mg/kg observé tout au long des années. Réduction significative de la survie des acariens sur 3 ans sans traitement au fluvalinate. Recommandation basée sur une diminution significative par 10 du nombre d’acariens survivants (résistants) sur 3 ans.

11 – Hernández-Rodríguez, Carmen Sara, et al. “Resistance to amitraz in the parasitic honey bee mite Varroa destructor is associated with mutations in the β-adrenergic-like octopamine receptor.” bioRxiv (2021). Génotypage de varroas issus de plusieurs régions de France (détection de la mutation N87S) et comparaison avec efficacité terrain.

Mentions légales :

BAYVAROL 3,6 MG LANIERE. Indication : Chez les abeilles :Diagnostic et traitement de la varroose due à des Varroa destructor sensibles à la fluméthrine. Contre-indications : Ne pas traiter en cas de résistance à la fluméthrine ou à tout autre pyréthroïde. Temps d’attente : Miel : zéro jour. Précautions d’emploi : Le port des gants ainsi que l’équipement de protection habituel est recommandé lors de l’utilisation du produit. Se laver les mains après la manipulation des lanières. Ne pas manger, boire ou fumer pendant l’utilisation du produit. V0720.

Bayvarol est un médicament vétérinaire. Lire attentivement la notice avant utilisation. Demandez conseil à votre vétérinaire ou pharmacien. En cas de persistance des signes cliniques, adressez-vous à votre vétérinaire. AP2022/3386

BAY-04-FR-N01-07/22